Saint-Denis de la Réunion, lundi 7 juillet 2008 (UICN) – Les territoires de l’outre-mer européen sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Aujourd’hui, un nouveau rapport de l’UICN et l’Observatoire français pour les effets du changement climatique (ONERC) fait valoir pour la première fois que cette vulnérabilité face au réchauffement climatique pourrait être à leur avantage, si l’UE est prête à investir.
Le rapport rappelle que les entités d’outremer seront l’un des premiers territoires européens à ressentir fortement les effets du changement climatique sur leur vie et leurs moyens d’existence. C’est pourquoi elles ont besoin de mesures politiques spécifiques et de moyens financiers afin d’expérimenter des stratégies novatrices, explique l’UICN.
«Chaque île et chaque territoire ont besoin d’une évaluation spécifique afin de bien définir les domaines particuliers de vulnérabilité au changement climatique et de mettre en place des stratégies d’adaptation », dit Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l’UICN. « Celles-ci pourraient servir de modèle pour le reste de l’Europe et du monde, tout en jouant un rôle dynamique dans leurs propres régions ».
La géographie et le climat particuliers à chaque île ont été à l’origine d’espèces adaptées à ces environnements uniques. Situés dans trois grands océans et à des latitudes variées, les territoires de l’outre-mer européen hébergent plus d’espèces endémiques que l’ensemble de l’Europe continentale.
Des changements sensibles dans les températures, les tempêtes tropicales et les niveaux de la mer y ont déjà été observés. Les îles dans leur ensemble sont vulnérables au changement climatique parce que les espèces ont peu de moyens de migration, ce qui peut conduire facilement à leur extinction.
En Guadeloupe, aux Caraïbes, le réchauffement des eaux de mer et l’élévation du niveau marin auront pour effet l’érosion des plages et la dégradation des récifs coralliens. L’augmentation de la fréquence et de la puissance des tempêtes tropicales sera préjudiciable à l’économie locale.
Le rapport indique aussi que le changement climatique est susceptible de porter gravement atteinte, dans les prochaines décennies, aux forêts naturelles de l’île de la Réunion, au sud de l’Océan Indien. Les 193 habitats naturels de l’île s’étagent sur des altitudes différentes et dépendent d’un équilibre très délicat entre l’humidité et la température, qui risque d’être bouleversé par le changement climatique. Le réchauffement entraînera une migration d’espèces végétales vers des altitudes plus élevées, au détriment d’espèces plus fragiles qui les peuplent actuellement.
« Les entités européennes d’outremer abritent un capital d’espèces végétales et animales aussi riche que vulnérable », ajoute Mme Marton-Lefèvre. « Les délégués présents à la Réunion doivent affecter des fonds pour permettre à l’outre-mer européen de s’adapter aux effets potentiellement dévastateurs du changement climatique ».
Le rapport Changement climatique et biodiversité dans l’outre-mer européen est présenté aujourd’hui lors d’une réunion au sommet sur les stratégies face au changement climatique et à la perte de biodiversité dans l’outre-mer européen et les petits Etats insulaires (Ile de la Réunion, 7-11 juillet).
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